Washington,
de notre correspondant Colin Powell n'est pas encore candidat à la présidence des États-Unis, mais un tir de barrage a déjà commencé, visant à l'en dissuader. Les hostilités n'ont pas été déclenchées par celui qui aurait le plus à perdre à la candidature de l'ancien chef d'état-major des armées Bill Clinton, dont tous les sondages affirment qu'il serait battu par Powell en novembre 1996. Depuis quelques semaines, les attaques émanent du parti que Powell choisira sans doute pour y briguer l'investiture présidentielle le Parti républicain, les «experts» affirmant tous que Powell aurait renoncé à se lancer dans la course sous l'étiquette indépendante.
Le tir de barrage le plus soutenu vient de l'aile la plus conservatrice du parti, celle qui a gagné en importance et en influence depuis 1992 et qui reste dominée par les fondamentalistes chrétiens pour qui les questions sociales avortement, prière à l'école importent davantage que les questions économiques la fin de l'État-providence chères à l'aile parlementaire du parti, menée par Newt Gingrich. Car Powell n'a pas fait mystère de ses opinions en ce domaine favorable à la liberté de choix pour les femmes, rétif à toute mesure conservatrice extrême, pas plus qu'il n'a caché les réticences que lui inspirent certains programmes législatifs de la majorité républicaine du Congrès parmi les plus «durs» pour les pauvres et donc les Noirs, dont l'ancien général deviendra inévitablement un porte-parole s'il se lance d