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Libération

Russie: Tchernomyrdine prend ses marquesLe Premier ministre est apparu hier à l'aise dans la chambre de Eltsine malade.

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publié le 4 novembre 1995 à 10h38

Moscou,

de notre correspondant S'il faut en croire Naïna Eltsine, l'avenir de la Russie «repose entre les mains de Dieu», l'état de santé de son mari dépendant, «comme toute chose, de Sa Seule Volonté». Et les premières images diffusées hier par la chaîne publique de télévision depuis l'hospitalisation d'urgence du chef de l'Etat, jeudi dernier, suite à une alerte cardiaque, ne sont guère pour infirmer ce diagnostic. Le document, tourné par une équipe du service de presse du Kremlin, n'excède pas les 30 secondes. Bref coup d'oeil à un entretien du Président avec son Premier ministre. Boris Eltsine y apparaît en survêtement, lourdement assis dans un fauteuil. Bouffi, le sourire forcé, geste lent, élocution pénible, il annone une courte déclaration. «Je ne me sens pas trop mal. Mon rétablissement se poursuit. Tout danger est écarté.»

En décidant de rendre publiques ses images, l'entourage du chef de l'Etat aura fait taire les plus folles rumeurs. Il peut également compter sur le sentiment de sympathie que cette apparition pathétique ne manquera pas de susciter. Mais plus que jamais, les spéculations sur les capacités de récupération du Président s'imposent aux responsables politiques du pays. Pour l'heure, «stable» est l'adjectif le plus abscons que les services de presse du Kremlin aient trouvé pour caractériser la condition de leur patron. L'administration présidentielle ne se mouille pas.

Quant au Premier ministre, reçu hier pendant une demi-heure dans la chambre du malade,