Miami-La Havane, envoyé spécial
Pas question de parler politique. La consigne de Fidel Castro est formelle, mais certains de ses hôtes se disent décidés à passer outre. On mesurera à l'aune de leur audace, et à l'écho que lui accorderont ou non les médias officiels cubains, l'intérêt de la troisième conférence Nation et Emigration qui s'est ouverte vendredi à La Havane. Il s'agit, officiellement, d'examiner les moyens d'améliorer les relations entre l'administration métropolitaine et les presque 2 millions d'expatriés de la diaspora. Ne sont toutefois invitées à la réunion, côté émigrés, que des personnalités dûment sélectionnées et que le ministre des Affaires étrangères, Roberto Robaina, avait dépeintes en mai comme «des résidents de l'extérieur qui approchent l'île de façon respectueuse et objective, conscients de l'urgence de défendre sa souveraineté et son identité nationale». Bref, on est prié de condamner l'embargo américain mais de s'abstenir de sortir de l'ordre du jour. Or, l'avenir politique de Cuba n'en fait pas partie, a rappelé mercredi José Cabanas, le conseiller chargé des Relations avec l'émigration.
Originaires de trente-cinq pays, mais la plupart résidents aux Etats-Unis, ils sont 350 à avoir reçu un carton d'invitation. 215 avaient répondu présent lors de la précédente édition, en avril 1994. Les mêmes et quelques autres se retrouvent aujourd'hui la cible des principales organisations d'émigrés cubano-américains, violemment anticastristes, et qui crient à l