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Libération
Enquête

Un automne à Pékin très chaud pour les étrangers. Les assassinats se multiplient depuis fin septembre.

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publié le 7 novembre 1995 à 10h30

Pékin, de notre correspondante

Depuis la fin du mois de septembre, plusieurs ambassades occidentales ont enregistré des attaques et assassinats perpétrés contre leurs ressortissants. Le 30 septembre, veille de la fête nationale, une touriste allemande, qui voyageait en groupe, a été très gravement poignardée par une femme chinoise, sur la place Tiananmen, au centre de la capitale. L'attaquante, qualifiée de «déséquilibrée» par la police chinoise, est parvenue à s'enfuir alors que des centaines de policiers en civil étaient déployés afin d'éviter toute commémoration du mouvement démocratique de 1989.

Le 12 octobre, un haut fonctionnaire italien du ministère du Commerce extérieur, Italo Abruzzese, 63 ans, qui était venu à Pékin pour participer à la foire du cuir, a été égorgé et frappé de 23 coups de couteau dans sa chambre du Jingguang, l'un des hôtels les plus chic et les plus surveillés de la capitale. Rien n'a été volé dans la chambre. L'assassin n'a pas été retrouvé. Le personnel de l'hôtel a laissé entendre qu'il pouvait s'agir d'un règlement de comptes de la mafia. Une thèse jugée «non crédible» dans les milieux italiens. «Ce malheureux a également reçu un coup de pistolet, fabriqué de manière artisanale, et a été achevé à coups de cendrier sur la tête. C'était un homme très grand, taillé comme une armoire à glace. Ce n'est pas un travail de professionnel. La mafia exécute son travail proprement», estime un journaliste italien.

Le 16 octobre, l'ambassade de France a appri