L'Eglise espagnole prise la main dans le sac, un sac d'un milliard
et demi de francs? Un procureur italien de la région de Naples, qui enquête sur un réseau international de trafiquants de devises, veut interroger l'archevêque de Barcelone Ricard Maria Carles.
Le prélat, un des plus importants d'Espagne, est soupçonné d'avoir participé à une vaste opération de blanchiment d'argent entre l'Allemagne et le Vatican pour un montant de 40 milliards de pesetas, un peu plus d'un milliard et demi de francs. L'archevêque a cru bon de calmer les esprits des fidèles dans son bulletin paroissial de dimanche: «Je n'ai strictement rien à voir avec ce réseau dans lequel m'impliquent de fausses rumeurs.»
Mais Alfredo Ormanni, procureur de la ville de Torre Anunziatta, n'en démord pas et, s'il obtient la commission rogatoire réclamée, il se rendra en personne à Barcelone interroger Mgr Carles. Vingt et une personnes qui participaient au trafic de devises ont déjà été détenues ou sont recherchées. Le réseau aurait également des ramifications dans des opérations de trafic d'armes, d'or et de diamants. Un «repenti» du groupe accuse Ricard Maria Carles d'avoir servi d'intermédiaire avec l'Institut des oeuvres de religion, la banque du Vatican, dans une opération bien précise de blanchiment d'argent.
Dans une conversation interceptée par la police, lors de l'enquête, le repenti désigne «l'évêque de Barcelone» comme étant le «responsable de l'opération en Espagne». Il précisera devant le procureur qu'