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Libération

Mystérieuse disparition en Espagne. Un chef d'entreprise enlevé en juin et «libéré» en août n'a pas reparu.

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publié le 8 novembre 1995 à 10h28

Madrid,

de notre correspondant C'est une disparition à l'intérieur d'une autre disparition. Et un vrai casse-tête pour la police espagnole. Où est passé Publio Cordon, le chef d'entreprise de Saragosse enlevé en juin dernier par le groupe terroriste d'extrême gauche Grapo? Les kidnappeurs, arrêtés vendredi, jurent qu'ils l'ont libéré, en août, après le versement d'une rançon. Mais Publio Cordon n'a pas donné signe de vie. Que lui est-il arrivé? «Rien n'est clair dans cette affaire», répond la police, qui se perd en conjectures.

Publio Cordon est le président et le principal actionnaire de Previasa, un des plus importants groupes espagnols d'assurances médicales privées. Le matin du 27 juin, il disparaît lors de son jogging quotidien. Une dizaine de jours plus tard, l'enlèvement est revendiqué par les Grapo, Groupes de résistance antifasciste du 1er octobre, sorte d'Action directe hispanique, responsables de 70 assassinats depuis 1975, mais en très nette perte de vitesse depuis une dizaine d'années. Les terroristes réclament que l'entrepreneur «restitue à la cause ouvrière et populaire une partie de ce qu'il a volé en amassant une immense fortune avec la sueur et le sang de milliers de travailleurs». En langage actualisé, ce jargon signifie: rançon. La famille paiera, discrètement, environ 15 millions de francs, mais n'aura aucune nouvelle, ni de Publio Cordon ni des Grapo.

Jusqu'au week-end dernier, quand la police lance un vaste coup de filet, arrête seize personnes et découv