Washington,
de notre correspondant Ému, la voix parfois étranglée, l'ancien chef d'état-major des armées américaines, Colin Powell, a renoncé hier à briguer l'investiture du Parti républicain à l'élection présidentielle de 1996. Au cours d'une conférence de presse dans un hôtel de la banlieue de Washington, Powell a cité comme raison principale le fait qu'il n'éprouvait pas à l'heure actuelle «le dévouement et la passion» nécessaires à une entrée dans la vie politique active, et évoqué les «sacrifices et changements» qu'une campagne électorale aurait provoqués dans sa vie familiale. Powell a également expressément «exclu» de faire campagne l'an prochain comme vice-Président sur un «ticket» républicain. Et il a annoncé qu'il continuerait à se battre, comme simple membre du parti, pour ramener celui-ci sur une voie plus centriste. De nombreuses voix venues de l'extrême droite religieuse du parti avaient violemment attaqué Powell récemment pour ses positions modérées sur certains sujets clés pour les ultra-conservateurs, comme l'avortement.
Colin Powell a nié avoir renoncé à cause de ces attaques, et il s'en est pris au passsage à l'un des candidats républicains à la présidence, Pat Buchanan, qui avait critiqué son bilan à la tête des armées. «Venant de quelqu'un qui n'a jamais servi sous les drapeaux, cela ne me dérange pas», a-t-il lancé. Il a aussi révélé qu'il venait de s'inscrire au Parti républicain, après avoir été «sans parti» pendant toute sa carrière militaire. Et il a