Washington,
de notre correspondant La décision de Colin Powell de ne pas se lancer dans la campagne présidentielle, annoncée mercredi, a subtilement modifié le paysage politique américain d'un coup rendu en apparence à son état d'«avant-Powell», et en même temps porteur des traces du phénomène que son hésitante réflexion avait créé depuis l'été.
L'apparence est que le champ républicain se retrouve avec la même dizaine de candidats, parmi lesquels un favori, dont la terne grisaille provoque dans le pays un terrible ennui. Et que le Président en titre, Bill Clinton, a vu d'un coup son horizon singulièrement dégagé avec le renoncement du seul des candidats républicains potentiels qui semblait pouvoir lui créer des problèmes. S'il faut du moins en croire les sondages, dont tous les auteurs affirment bien sûr qu'ils ne veulent rien dire à ce stade de la campagne. On se souvient qu'il y a quatre ans, à pareille époque, George Bush semblait l'emporter haut la main sur n'importe lequel des aspirants à la candidature démocrate. Bob Dole, à la fois leader du Sénat et de la course républicaine, se retrouve comblé par le désistement de celui qui lui aurait d'emblée ravi sa place de favori. L'analyste politique du New York Times, «Johnny» Apple, commençait ainsi hier son article à la une du journal: «Ce fut une journée excellente pour Bill Clinton, et très bonne pour Bob Dole.»
Mais l'heure n'est plus aux spéculations de ce qu'une candidature Powell «aurait pu» faire d'abord dans le cam