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Libération

Espagne: Juan Carlos éclaboussé par les scandales financiersLe roi est victime d'une tentative de chantage de la part d'un homme d'affaires.

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publié le 13 novembre 1995 à 10h21

Madrid, de notre correspondant Le financier catalan Javier de la Rosa, impliqué dans diverses affaires de malversations, aurait tenté d'obtenir la protection du roi d'Espagne en le menaçant de révéler de présumées machinations financières de la Maison royale. Le diplomate Manuel Prado, un ami fidèle de Juan Carlos, qui gère une partie de ses affaires privées, aurait touché au début des années 90, 500 millions de francs de la main de Javier de la Rosa, sans que l'on sache clairement le but de cette «commission». Et le financier catalan aurait fait ensuite chanter le monarque pour tenter d'obtenir la clémence de la justice.

«Le roi doit abdiquer. Vous allez voir: me mettre en prison va coûter sa couronne au Bourbon», aurait lancé Javier de la Rosa. C'est du moins ce qu'affirme La mise à sac de l'Espagne, un livre d'investigation de deux journalistes espagnols sur tous les scandales politico-financiers qui secouent le pays depuis plusieurs mois et dont les bonnes pages viennent d'être publiées par le quotidien Diario 16.

Au même titre que Mario Condé, l'ancien banquier en délicatesse avec la justice, accusé, lui, d'avoir tenté de faire chanter Felipe Gonzalez, Javier de la Rosa fait partie de cette génération de «golden boys» espagnols, montés très vite dans les années 80, lors de la frénésie spéculative qui s'empara du pays, et qui ont terminé en prison. Il y a un an, il a passé quatre mois en préventive pour escroquerie et détournements de fonds du holding barcelonais qu'il pr