Moscou,
de notre correspondant L'austère façade de la Douma de Russie ne doit pas faire illusion. Derrière ses murs gris toujours ornés des armoiries soviétiques, les députés ne semblent guère imprégnés du respect que devraient inspirer leurs fonctions. Beuveries, échauffourées ont pris une telle ampleur que le président de l'Assemblée s'est senti obligé d'intimer à ses collègues un sérieux rappel à l'ordre. «J'ai reçu de nombreux rapports des services de sécurité qui se plaignent de votre comportement», a sermonné Alexandre Rybkine. «Les gardes ont remarqué des lumières dans les bureaux jusqu'à deux ou trois heures du matin et surpris des élus couchant là, avec des membres de leur équipe...»
Petites fêtes et autres «arrosages» auraient d'ailleurs une nette tendance à dégénérer. «Nous avons organisé deux pots ce mois-ci pour des anniversaires, confie un assistant parlementaire. Dans de telles occasions, on commence à boire dès le matin, parfois après la pause de midi, mais je me demande à chaque fois comment mes camarades pourront venir travailler le lendemain. De toutes façons, tout député qui se respecte a un mini-bar dans son bureau.» Le 31 octobre, un pince-fesse du groupe centriste de Guennadi Bourboulis, ancien bras droit de Boris Eltsine, s'est terminé en bagarre générale lorsque les gardes ont voulu expulser l'un des invités passablement imbibé, Vladimir Pribilovski, président du Parti des amateurs de bière. Au cours de l'accrochage, une arcade sourcilière ouverte a g