Yougoslavie, Tchétchénie, Rwanda... Jamais, depuis la Seconde Guerre
mondiale, la planète n'avait été confrontée à des mouvements de populations d'une telle ampleur. Bien qu'il ne soit pas facile d'établir des statistiques précises, il y aurait, en 1995, 50 millions de personnes «déplacées» fuyant, à l'intérieur ou à l'extérieur de leur pays, guerres, violences et persécutions. Un être humain sur 110, en majorité des femmes et des enfants. 27 millions de personnes relèvent du Haut-Commissariat aux réfugiés indique celui-ci dans son rapport bisannuel, prônant une nouvelle approche de la question: il ne se concentrerait pas exclusivement sur les pays d'accueil, mais tenterait d'intervenir dans les pays générateurs de réfugiés.
Quelques accrochages entre l'armée ougandaise et les rebelles proches d'Idi Amin Dada, et c'est 7.000 personnes qui fuient le nord du pays. Le conflit tchétchène, en un an, aura acculé un demi-million de personnes à la fuite. Quatre ans après le début du conflit yougoslave, le Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR) frappe encore à la porte des pays européens pour trouver un asile temporaire à quelques milliers de réfugiés supplémentaires. Jamais, depuis la Seconde Guerre mondiale, la communauté internationale n'aura été confrontée à des exodes aussi massifs. Jamais le Haut-Commissariat aux réfugiés n'aura été confronté à un choix aussi crucial: garantir le droit à chaque individu menacé dans son pays de demander asile dans un pays tiers, quand ces mêmes pays