Les filles d'Eve font décidément cauchemarder Jean Paul II. Au «non définitif» déjà opposé par le pape à l'ordination de femmes prêtres, le pontife romain vient de substituer un «non éternel», relevant d'une forme très personnelle de l'infaillibilité pontificale. Un «niet» ad aeternam déjà contesté au plan doctrinal.
Une nouvelle fois, le sourcilleux gardien de l'orthodoxie romaine du Vatican, Joseph Ratzinger, a été chargé de donner l'artillerie lourde. Le cardinal a déclaré samedi que «la doctrine qui prévoit que l'Eglise n'a pas la faculté de conférer l'ordination sacerdotale aux femmes doit être considérée comme appartenant au dépôt de la foi». Ladite doctrine «exige un assentiment définitif parce qu'elle est fondée sur la parole de Dieu, écrite (...), constamment appliquée dans la tradition de l'Eglise depuis le début». Le refus de l'ordination des femmes prêtres découlerait donc de la tradition, liée au Nouveau Testament, et au fait que le Christ n'a eu que des hommes pour apôtres. Ce refus, martèle maintenant le pape, fait ainsi partie de la doctrine infaillible de l'Eglise catholique, qui lietous les papes à venir.
Dans la lettre Ordinatio sacerdotalis, publiée le 30 mai 1994, Jean Paul II avait déjà déclaré «définitif» le refus de l'Eglise catholique d'ordonner des femmes.
Intervenu peu après la décision de l'Eglise anglicane d'Angleterre d'ouvrir la prêtrise aux femmes, l'oukase avait provoqué de vifs remous, tant à l'extérieur qu'à l'intérieur de l'Eglise romaine. La