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Libération
Reportage

A Brooklyn, les Juifs ultras vénèrent l'assassin de Yitzhak Rabin Le processus de paix en Israël est rejeté par les extrémistes new-yorkais.

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publié le 22 novembre 1995 à 10h01

New York, de notre correspondant

A New York, depuis dix jours, une ligne téléphonique enregistre les appels de soutien à Yigal Amir, l'assassin de Yitzhak Rabin. Le meurtrier du «satan Rabin» est, affirme le message, «un jeune héros juif religieux». Le numéro de téléphone permet d'établir le contact avec un homme de 28 ans, qui se présente sous le nom de Moshe Gross et affirme être le porte-parole d'un groupe lié au monde juif orthodoxe américain. «Notre soutien dans la communauté est très large. La majorité est soulagée par la disparition de Rabin», affirme-t-il. En quelques jours, il serait, dit-il, parvenu à recueillir 100.000 dollars (environ 500.000 francs) pour financer la défense de Yigal Amir.

Minoritaires, ces ultras de la communauté juive new-yorkaise inquiètent toutefois les autorités israéliennes. Yitzhak Rabin lui-même s'en était préoccupé lors de sa dernière visite aux Etats-Unis le mois dernier. Le consulat d'Israël à New York estime leur nombre à 400 ou 500 personnes, pour l'essentiel des partisans de l'ancien rabbin d'extrême droite Meir Kahane, assassiné à New York en 1990. «Ils sont peu nombreux mais, depuis les accords de Washington, leur violence verbale est devenue de plus en plus inquiétante», observe le consul général d'Israël, Colette Avital. Cette dernière relève les relations étroites entre les colons des territoires occupés et les communautés ultra-orthodoxes aux Etats-Unis. «Sous couvert de causes généreuses, comme par exemple la création de jar