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Haïti: menaces sur l'élection présidentielleLe regain de violence pourrait compromettre le déroulement de la campagne électorale.

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publié le 25 novembre 1995 à 9h58

Le regain de violence pourrait compromettre le déroulement de la

campagne électorale.

A trois semaines de l'élection présidentielle en Haïti, une nouvelle flambée de violence, jeudi à Port-au-Prince, renforce l'appréhension d'une explosion sociale susceptible de compromettre la campagne électorale. Quatre personnes, dont une fillette de 6 ans, ont été tuées à Cité Soleil, le plus grand bidonville de la capitale, dans des circonstances encore confuses. A l'origine de l'épisode, un policier en civil aurait tiré sur un camion dont le chauffeur refusait d'obtempérer. Il a manqué sa cible, mais une balle perdue a atteint mortellement la fillette, provoquant la colère de la population locale. Le policier a dû se réfugier au commissariat voisin, qui a été mis à sac. Une fusillade entre les forces de l'ordre et des manifestants armés a alors fait trois autres victimes, dont une vieille femme. Trois policiers ont été blessés.

Quatorze prétendants se sont portés candidats à la succession du président Aristide, dont le mandat de cinq ans s'achève le 7 février prochain. Le premier tour de l'élection est prévu le 17 décembre.

Si le scrutin a effectivement lieu, le prochain président de la République de Haïti s'appellera probablement René Préval. Diplômé de l'Institut d'agronomie, cet homme de 52 ans, mince, timide et cordial, mais au caractère entier, fut le Premier ministre de Jean-Bertrand Aristide jusqu'au putsch militaire du 30 septembre 1991.

Le résultat du scrutin laisse en effet peu d