Barcelone,
envoyés spéciaux L'«esprit de Barcelone» n'a pas suffi à rapprocher Israël et la Syrie. L'Espagne avait pourtant osé un plan de table culotté au déjeuner offert hier aux 27 ministres des Affaires étrangères réunis pour la première Conférence euro-méditerranéenne: le Syrien Farouk Chareh et l'Israélien Ehud Barak n'avaient, pour se parler, qu'à passer par-dessus la tête de leur collègue maltais. Ils ne l'ont pas fait. Le premier face-à-face israélo-syrien depuis la conférence de Madrid en 1991 n'aura pas débouché sur une relance des négociations de paix, au point mort depuis un an et demi.
«Nous avons fait une offre» de rencontre bilatérale avec les Syriens, «mais ils ne l'ont pas saisie»: «Chareh ne veut pas», a expliqué un porte-parole du nouveau chef de la diplomatie israélienne, qui mène sa première mission officielle. Cela n'a pas découragé Ehud Barak de lancer un appel pressant aux Syriens: «Nous avons été ennemis sur les champs de bataille et avons versé le sang de nos courageux soldats, les meilleurs fils de la Syrie et d'Israël. Le moment est désormais venu de faire la paix», a-t-il dit. Le ministre syrien lui a répliqué en rappelant l'exigence rituelle de Damas: la paix «oui», mais en échange d'une évacuation totale du plateau du Golan occupé par Israël. Des termes inchangés, donc, malgré le nouveau contexte créé par l'assassinat de Rabin.
Malgré la volonté répétée des Européens de maintenir dissociés le lancement de leur nouveau partenariat avec douze pays