New York, de notre correspondant
Après l'accord de paix de Dayton, Bill Clinton est engagé dans un exercice classique. Il lui faut tenter de convaincre une opinion publique américaine sceptique sur la nécessité de l'engagement de ses troupes quelque 20.000 GI en terrain étranger et, dans le même temps, présenter son dossier de la manière la plus convaincante à des parlementaires critiques, même si leur aval n'est pas obligatoire constitutionnellement. La partie est donc menée parallèlement sur deux fronts: à la télévision où Clinton devait s'exprimer hier soir et au Congrès où l'administration compte déposer cette semaine une résolution sur l'envoi de troupes américaines en Bosnie.
Le calendrier de la semaine écoulée s'est avéré particulièrement opportun. Pour la Maison Blanche, la coïncidence de l'accord de paix, mardi, et des fêtes traditionnelles à l'occasion de Thanksgiving, jeudi, a été l'occasion de jouer la carte sentimentale. L'Amérique, toute à ses réjouissances familiales, aura-t-elle le coeur d'ignorer le sort des enfants de l'ex-Yougoslavie, les premières victimes du conflit bosniaque, ont fait valoir le président et les responsables de l'administration. En face, pour les leaders du Congrès en vacances parlementaires l'opportunité offerte par ce week-end prolongé était un prétexte parfait pour un silence tactique: ils ont, la semaine dernière, quasiment abandonné le terrain médiatique. Pas un mot (ou presque) à ce sujet du sénateur Bob Dole, leader rép