Genève,
de notre correspondant Le Haut-Commissariat aux réfugiés dénonce «les énormes dangers» liés au resserrement de la politique d'asile en Europe occidentale, qui se produit sous couvert de l'harmonisation communautaire. Il vient d'épingler les ministres de la Justice et de l'Intérieur de l'Union européenne qui, jeudi à Bruxelles, ont adopté une définition restrictive du statut du réfugié, jugée «très néfaste». Au terme de celle-ci (qui n'est pas contraignante), seules les personnes étant persécutées par un Etat pourraient être reconnues comme réfugié. Aux yeux du HCR, cette situation est «absurde», car «elle protège les victimes des persécutions étatiques, mais non les victimes de l'opposition, menacées par les groupes rebelles ou les mouvements extrémistes», tels les ressortissants algériens visés par le GIA. Christiane Berthiaume, porte-parole du HCR, note: «Beaucoup de ces gens sont toutefois acceptés en Europe occidentale, sans statut de réfugié, c'est-dire sans protection internationale. En cas de montée du racisme ou de la xénophobie, ils n'auraient aucun garde-fou légal pour rester dans un pays sûr.»
Le HCR redoute que la définition restrictive adoptée par l'Union européenne ne fasse tache d'huile et fragilise encore le droit d'asile non seulement en Europe, mais dans le tiers monde. Jusqu'ici, outre la Suisse et la Norvège, seuls quatre pays (l'Allemagne, la France, l'Italie et la Suède) de l'Union européenne pratiquaient cette approche. «Ce qui est grave, note Ch