Pékin, de notre correspondante
Deux petits garçons de six ans se retrouvent depuis hier au centre de la plus importante controverse politico-religieuse ayant opposé Chinois et Tibétains depuis la prise de contrôle du toit du monde par le régime communiste en 1951. Les autorités chinoises ont présidé mercredi à la cérémonie «d'élection» d'un nouveau petit panchen-lama, le second personnage de la hiérarchie religieuse tibétaine, contredisant ainsi le choix effectué quelques mois plus tôt par le dalaï-lama, chef spirituel et politique des Tibétains qui vit en exil en Inde depuis 1959. Au delà des enfants et des croyances religieuses, se joue l'avenir politique du Tibet.
La télévision chinoise a largement rendu compte de la cérémonie qui s'est déroulée au Jokhang, le magnifique temple bouddhiste de Lhassa. Bomi Rimpoche Champa Lopro, présenté comme le nouveau chef de la secte des Bonnets jaunes, le courant lamaïste dominant au Tibet, a placé dans une urne d'or les noms de trois garçons censés réincarner le dernier panchen-lama, mort en 1989. Gyaincain Norbu, 6 ans, originaire du comté de Lhari, dans la préfecture de Nagqu, au nord de la province autonome du Tibet a été désigné. Les caméras ont longuement montré Luo Gan, secrétaire général du gouvernement chinois, congratulant tout sourire le président de la région autonome. Au second plan, les lamas et dignitaires bouddhistes sont restés les yeux fermés, l'air atterré.
Le 15 mai, le dalaï-lama, depuis le siège de son gouvernement e