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Libération

Une filiation très politique entre le président américain et l'Irlande

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publié le 30 novembre 1995 à 9h49

New York,

de notre correspondant A la diférence de John Kennedy ­ le premier descendant d'immigrants irlandais élu à la Maison Blanche ­ ou de Ronald Reagan ­ qui accomplit, en 1984, une émouvante visite en Irlande sur la trace de ses ancêtres ­, Bill Clinton, le premier président américain à se rendre officiellement en Irlande du Nord, n'est, généralement, pas considéré comme l'un des 42 millions d'Irlandais américains. Certes, il peut revendiquer plusieurs parentés irlandaises ­ et a affirmé un jour au Boston Globe qu'il se sentait «de plus en plus irlandais». Mais sa filiation irlandaise est essentiellement politique. Elle date d'un constat qui remonte au début de la présidentielle de 1992: traditionnellement prodémocrates, la majorité des Irlandais américains hésitait alors sur ses préférences présidentielles. Un facteur décisif: Ronald Reagan ­ puis dans la foulée, George Bush ­ avait réussi à rallier une frange importante de cette communauté catholique moralement conservatrice. Pour inverser le mouvement, Clinton s'engagea donc à mener sur la question irlandaise une série d'initiatives qui allaient bien au-delà de la politique menée par ses prédécesseurs. «Nous avons été, en raison de notre relation privilégiée avec la Grande-Bretagne, trop hésitants à nous engager de manière positive sur cette question. Après la guerre froide, il nous est possible désormais de modifier ce raisonnement», observa alors Bill Clinton, se souvient Conor O'Clery, le correspondant aux Etats-U