L'important dispositif militaire français en Afrique noire sera revu
à la baisse: après une discrète remise à plat, l'Elysée est prêt à trancher en fermant plusieurs bases et en retirant plusieurs milliers d'hommes du continent. Une décision attendue qui devrait faire l'objet de nombreuses discussions en marge du sommet francophone qui s'ouvre demain à Cotonou, la capitale du Bénin, où arrive dès aujourd'hui Jacques Chirac.
En se rendant à Cotonou, le président tchadien, Idriss Déby, aura donc des soucis plus préoccupants que la défense de la langue de Molière. Depuis quelques semaines, il sait en effet que l'Elysée a décidé le retrait de N'Djamena du dispositif Epervier (quelque 800 soldats français, des avions de transport et une escadrille de chasse) dès le début de l'année prochaine. Même si ce dispositif «temporaire» a été mis en place il y a déjà dix ans pour faire face à une menace libyenne qui n'existe plus, son retrait équivaudra à une catastrophe nationale. L'opération et la solde des militaires français font vivre beaucoup de monde au Tchad où, l'an prochain, devrait enfin être organisée une élection présidentielle. En marge de la francophonie, le colonel-président Déby tentera donc de faire fléchir Jacques Chirac. Sans grand espoir, d'autant qu'il ne sera pas le seul...
Dans la plus grande discrétion, l'Elysée s'est en effet saisi du dossier de la réduction des forces «prépositionnées» en Afrique. Celles-ci sont au nombre de 8 000 environ, «dispatchées» sur des ba