Johannesburg,de notre correspondant
La justice sud-africaine s'est mise en marche, au risque de faire exploser un pays qui panse les plaies de l'apartheid et dans lequel la réconciliation est un délicat exercice à peine entamé. Vendredi matin, le général Magnus Malan, ex-chef d'état-major et ministre de la Défense du régime d'apartheid, et 19 coaccusés, tous ex-membres de la hiérarchie militaire ou des renseignements, ont fait une brève apparition devant la cour de Durban: d'ores et déjà, les premières audiences ont montré à quel point la publication d'informations sensibles devant la cour est d'un intérêt capital dans les dossiers qui déchirent toujours la «nouvelle» Afrique du Sud. Ainsi, le Kwazulu Natal, où les affrontements pour le contrôle des townships entre militants de l'Inkhata zouloue de Mangosuthu Buthelezi et ceux des «unités d'autodéfense» de l'ANC ont fait près de 10 000 morts depuis 1986.
Le procureur du Kwazulu Natal, Tim McNally, a lu aux anciens généraux l'acte d'accusation, avant de les relâcher sous caution. L'accusation porte sur le meurtre, par des escadrons de la mort en 1987, de treize personnes, dont cinq enfants, lors d'une tentative d'assassinat ratée contre un militant de l'ANC, dans la banlieue de Durban. Selon le document, ces escadrons de la mort faisaient partie d'un contingent de 200 Zoulous entraînés en Namibie par l'armée sud-africaine, avant d'être lâchés dans les ghettos du Kwazulu Natal pour y semer la terreur. Cete campagne, intitulée «