Washington,
de notre correspondant Soucieuse d'accompagner ce qu'elle peut prendre pour les prémisses d'un retournement de l'opinion à propos de l'opération militaire en Bosnie, l'administration américaine s'est lancée dans une vigoureuse campagne de promotion pour expliquer aux Américains le pourquoi et le comment de l'intervention de l'Otan dans les Balkans. Après son adresse télévisée aux Américains, il y a deux semaines, juste après la signature du plan de paix, Bill Clinton ne perd pas une occasion de rappeler partout que les soldats américains sont envoyés pour «faire la paix, pas la guerre». L'opération militaire n'est certes pas sans risques, répètent les missi dominici présidentiels, envoyés sur les ondes défendre l'opération et répondre aux critiques une manière de préparer l'Amérique à d'éventuelles pertes humaines, dont l'impact émotionnel sera multiplié par la couverture télévisée. Mais les Etats-Unis n'avaient pas le choix, leur «leadership» dans le monde est en cause, et la paix en Europe est à ce prix.
Le président est fort du soutien du leader (républicain) de la majorité sénatoriale, Bob Dole, qui se trouve être aussi son principal concurrent potentiel pour la présidentielle de novembre 1996. L'horizon semble donc se dégager du côté du Congrès, mais seulement si l'on tient pour acquis la docilité des représentants ou sénateurs ordinaires vis-à-vis de leurs «leaders». Or, rien n'est moins certain pour l'instant. Signe de la vivacité persistante de l'opposit