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Libération

Les partis russes à l'assaut de la télé. La campagne pour les législatives du 17 décembre bat son plein.

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publié le 8 décembre 1995 à 11h26

Moscou, correspondance

«Mon chéri est un sot, il a rejoint les cocos», chantonne sur un air d'accordéon un choeur de femmes vêtu du costume traditionnel russe bariolé. Le clip électoral du petit Parti de la liberté économique, diffusé à la télévision nationale, met immédiatement les Russes au goût de la campagne pour les élections législatives: tous les coups sont permis, ou presque, pour attirer sur soi l'attention des quelque 100 millions d'électeurs appelés à choisir le 17 décembre prochain entre 43 partis.

Seul à avoir su utiliser avec talent le petit écran, le populiste nationaliste Vladimir Jirinovski avait créé la surprise en raflant 23% des voix aux élections législatives de décembre 1993. Cette fois, les autres partis ne veulent pas être en reste, d'autant que l'Etat a mis à la disposition de chacun trente minutes de temps d'antenne gratuit divisé en quatre séquences sur les deux chaînes publiques. Avec 43 partis en lice, dont certains fantaisistes utilisent surtout les précieuses minutes pour profiter d'une publicité gratuite, il faut près de deux heures d'antenne par jour pendant un mois pour faire passer tout le monde.

Comme bon nombre de ses adversaires, Boris Fiodorov, ancien ministre des Finances et chef du parti libéral «En avant, la Russie», a davantage utilisé ses interventions à l'écran pour discréditer les autres que pour vanter son propre programme. «Nous dirons aux menteurs qu'ils sont des menteurs», vocifère-t-il en s'adressant à une poupée en carton repr