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Analyse

Les dirigeants du Kremlin agitent le chiffon rouge. Les sondages donnent les communistes grands gagnants des élections du 17 décembre.

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publié le 11 décembre 1995 à 11h18

Moscou, envoyés spéciaux

«Un spectre hante la Russie, le spectre du communisme», écrivait récemment le quotidien moscovite les Izvestia, paraphrasant le célèbre manifeste de Marx. Alors que tous les sondages donnent grand gagnant des législatives du 17 décembre le nouveau «KomParti», tout juste ressuscité de ses cendres, la question est sur toutes les lèvres. Le berceau de la révolution d'Octobre va-t-il à son tour succomber aux sirènes communistes, dans la foulée de la Lituanie, de la Bulgarie, de la Hongrie, de la Pologne, plus de cinq ans après la chute du mur de Berlin et de l'échec du putsch conservateur d'août 1991?

Les analystes politiques moscovites refusent tout parallèle entre la montée des communistes en Russie et leur accession au pouvoir en Europe orientale, surtout en Pologne. «La victoire des communistes en Pologne intervient alors que les réformes ont été achevées avec succès. Ce qui n'est pas le cas chez nous, estime le sociologue Sergueï Markov, en outre, les communistes polonais sont des sociaux-démocrates. Pas les nôtres.» Le succès du parti dans les sondages serait essentiellement dû à une plus forte mobilisation de son électorat, assurent les analystes, qui hésitent à affiner leurs pronostics dans un pays où le cours des événements est hautement imprévisible. Le PC serait assuré de faire le plein de ses voix, quand les indécis, qui forment encore un tiers du corps électoral à une semaine du scrutin, devraient plutôt accorder leurs faveurs à ses concurrent