Menu
Libération

Turquie: Tansu Ciller veut tirer parti de l'union douanière

Article réservé aux abonnés
publié le 13 décembre 1995 à 11h20

Istanbul,

correspondance Echéance historique pour la Turquie qui y voit un premier pas vers une intégration européenne, le traité de totale union douanière avec les «15», qui doit être entériné aujourd'hui par le Parlement de Strasbourg, est le leitmotiv des discours du Premier ministre Tansu Ciller dans sa campagne pour les élections législatives du 24 décembre prochain. L'union douanière est présentée comme «la plus grande victoire de la Turquie contemporaine» par le chef du gouvernement qui joue son avenir politique sur cet accord, sonnant comme une reconnaissance du rôle économique et politique d'un pays qui se présente comme la seule démocratie laïque de cette région.

Tansu Ciller ne se prive pas de souligner à tous ses interlocuteurs occidentaux les conséquences déstabilisantes d'un rejet qui ne ferait que renforcer encore le poids des islamistes du Refah, déjà donnés dans de nombreux sondages comme le premier parti. Une longue «lettre ouverte aux peuples d'Europe» publiée hier dans les colonnes du International Herald Tribune reprenait ces mêmes thèmes. Le chantage s'est avéré efficace vis-à-vis des parlementaires de Strasbourg. Selon toute probabilité, ils entérineront aujourd'hui le traité bien que toujours très critiques sur la situation des droits de l'homme en Turquie.

L'union douanière est aussi devenu l'argument central de la campagne. Sa ratification par Strasbourg ne pourra que renforcer les partis de la coalition au pouvoir: le DYP (Parti de la juste voie, droi