Pékin,
de notre correspondante Le père du mouvement démocratique chinois, Wei Jingsheng, a été condamné mercredi à quatorze ans de prison. Le dissident, nominé en 1995 pour le prix Nobel de la paix, a déjà passé seize ans dans les geôles chinoises pour la défense de ses idées. Refoulés par un imposant cordon de sécurité, à 150 mètres du tribunal de Babaoshan dans la banlieue ouest de Pékin, plusieurs douzaines de journalistes étrangers ont attendu en vain mercredi d'assister au procès soi-disant «public». Seule la famille du dissident et quelques cadres anonymes du Parti communiste, munis d'invitation, ont pu accéder à la salle. Le dissident est apparu amaigri, le crâne rasé et est resté assis tout au long du procès. «Mais il semble avoir conservé un bon moral, et, lorsqu'il nous a aperçus dans la salle, il nous a souri en faisant un petit signe de la main», a rapporté son frère, interrogé par l'AFP.
La condamnation de Wei a été rapportée hier soir aux informations télévisées nationales. Le dissident a été accusé de vouloir «renverser le gouvernement chinois». Le présentateur a ensuite développé le détail du soi-disant «complot» que préparait Wei Jingsheng. «Il avait prévu d'acheter des banques, des journaux, des maisons d'édition, pour déstabiliser le pouvoir... organiser des expositions, publier de nombreux articles à l'étranger pour dénigrer le gouvernement et prôner l'indépendance du Tibet», a précisé la télévision. Les juges ont accusé le dissident d'avoir profité de sa l