Moscou, de notre correspondant
Alors que les Tchétchènes étaient appelés, ce week-end, à élire leurs représentants au Parlement russe ainsi qu'un nouveau «chef» pour remplacer le président indépendantiste, Djokhar Doudaïev, les indépendantistes ont de façon spectaculaire repris l'offensive. Un commando lourdement armé a investi jeudi Goudermes, la seconde ville de Tchétchénie, avant de s'emparer d'un bastion de l'opposition prorusse, Ourous-Martane, situé à moins d'une cinquantaine de kilomètres au sud de la capitale Grozny. Les combats se poursuivaient vendredi matin, qui auraient déjà coûté aux soldats russes 22 morts, 41 blessés et 38 disparus. Semblant ignorer les actions des rebelles, Oleg Lobov, le représentant spécial de Boris Eltsine en Tchétchénie, a assuré que «les 25% de participation requis pour la validation du scrutin sont pratiquement dépassés», alors que seules les troupes fédérales ont voté dans leurs casernements et que les civils ne sont pas encore passés aux urnes.
Trop pressé d'accréditer sa thèse, le Kremlin n'aura ainsi réussi qu'à prouver combien la «pacification» de la Tchétchénie est loin d'être achevée. Après des mois de combats, une année d'occupation par un corps expéditionnaire impressionnant et une ébauche de négociations de paix, Moscou avait décidé qu'il était temps d'organiser un double scrutin. Des élections dénoncées comme «une farce» par les rebelles et par une bonne partie de la population, réticente à voter sous le contrôle étroit des «fo