Athènes, correspondance
«Andréas, notre père, se meurt», répètent inconsolables les dizaines de militants qui affluent devant les marches de l'hôpital Onassis d'Athènes, où le chef du gouvernement grec est hospitalisé depuis bientôt un mois. Une précaire amélioration de sa santé, la semaine dernière, avait nourri l'espoir de son retour aux affaires. Désormais, le leader socialiste semble bien arrivé à la fin de sa longue et très controversée carrière politique. D'ailleurs, 82% des électeurs réclament son remplacement «au plus vite», selon un sondage publié dans le journal indépendant Elefthérotypia.
En attendant, une horde de popes et d'archevêques, venus à la demande de Dimitra Liani, son épouse, s'empresse au chevet du malade, apportant des icônes saintes et de l'eau bénite. Une véritable chorale de militants s'est aussi installée devant les marches de l'hôpital pour apporter du soutien au Premier ministre. «Je suis prêt à donner tous mes organes, pourvu qu'il vive», affirmait un fidèle, alors qu'un homme âgé murmurait les larmes aux yeux: «Je ne veux pas qu'il parte avant moi.» Adoré comme un père à l'intérieur du Parti socialiste (PasoK), qu'il dirige d'une main de fer après l'avoir fondé en 1974, Andréas Papandréou galvanise les foules avec une rhétorique populiste, mêlant nationalisme et esprit d'ouverture. Même affaibli par une santé fragile et de nombreux scandales politico-financiers, jamais il n'a toléré la moindre dissidence et a toujours refusé de choisir un dauph