L'un des principaux leaders de la rébellion touarègue au Niger, Mano
Dayak, l'homme qui a fait connaître la cause des «hommes bleus du désert» en France, est mort vendredi dans un mystérieux accident d'avion aux confins du Ténéré. L'avion affrété auprès de Niger Air Service, un petit porteur de type Cessna 337, «a pris feu, puis explosé», selon des témoins oculaires, peu après son décollage d'une piste rudimentaire à Achar Chiriet, le sanctuaire de Mano Dayak dans l'extrême nord-est du Niger. A bord de l'appareil, dont il ne resterait que des débris calcinés, se trouvaient également, outre le pilote nigérien, l'adjoint de Mano Dayak, Yahaha Wiliwil, un autre responsable touareg, Hamas Hamoud Halilou, ainsi qu'un ressortissant français, Hubert Lassier, missi dominici des réseaux giscardiens.
Dès samedi, les proches de Mano Dayak ainsi que Mohamed Anako, vice-président d'un mouvement touareg rival, ont privilégié la thèse de l'attentat. Ils ont indiqué que la zone du crash a été «bouclée» par leurs combattants et que seuls des enquêteurs étrangers en l'occurrence français et burkinabé, les deux pays impliqués dans une mission de médiation seraient autorisés à y accéder. Cette suspicion envers le pouvoir à Niamey s'explique non seulement par le non-respect d'un accord de paix signé en avril dernier, mais aussi par un fâcheux précédent: le 28 octobre, quittant son sanctuaire du Ténéré pour une rencontre à Agadez avec le premier ministre Hama Amadou, Mano Dayak a failli être s