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Libération
Interview

René Préval, nouveau président d'Haïti, se veut pragmatique et rassurant. «Priorité à la lutte contre la misère»

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publié le 19 décembre 1995 à 11h42

Port-au-Prince, envoyé spécial

Les résultats de l'élection présidentielle en Haïti ne seront officialisés que le 27 décembre. Les observateurs sont toutefois unanimes à annoncer la victoire, dès le premier tour qui s'est déroulé dimanche, de René Préval, 52 ans, candidat du parti présidentiel Lavalas, officiellement soutenu par Jean-Bertrand Aristide dont il a été le Premier ministre en 1991 jusqu'au coup d'état militaire. René Préval nous expose ses objectifs.

Quel sera la première décision forte, le signal que vous émettrez à l'inauguration de votre mandat, le 7 février prochain?

Je n'envisage pas ce type de démarche. Mon gouvernement agira en priorité pour garantir la sécurité. Les gens ont peur. Il faut rassurer.

Beaucoup de vos adversaires redoutent des troubles sociaux. Cette crainte est-elle justifiée?

Il y a deux types d'insécurité: l'insécurité physique, immédiate, que suscite la violence et l'insécurité sociale. Je dis à la bourgeoisie: «Regardez les gens d'en face. Le père qui rentre chez lui, le soir, après une journée sans travail, et qui n'a pas de quoi donner à manger à son fils ou à sa fille, vit lui aussi dans l'insécurité, l'insécurité de vivre au quotidien. Insécurité physique et insécurité sociale sont les deux faces d'un même problème: la misère. La tâche prioritaire de mon gouvernement sera de tout faire pour réduire le fossé entre les classes sociales.»

Etes-vous partisan d'un maintien des forces des Nations unies au-delà de la date prévue pour leur départ,