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Libération

L'ANC lance un boycottage de Shell en Afrique du Sud

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Le parti du Président entend dénoncer la dictature nigériane.
publié le 20 décembre 1995 à 11h08
(mis à jour le 20 décembre 1995 à 11h08)

Les manifestants qui ont répondu hier matin à l'appel de boycottage de 48 heures de la compagnie pétrolière Shell lancé par l'ANC (Congrès national africain) en Afrique du Sud n'ont pas eu le temps de brandir longtemps leurs pancartes. Le long de l'autoroute qui relie Johannesburg à Pretoria, ils tentaient de dissuader les automobilistes de faire le plein au relais géant installé par Shell. Mais après quelques heures de manif, une partie des protestataires a été arrêtée par la police pour avoir «marché sans autorisation le long de l'autoroute».

Le patron de la station-service a tout de même concédé que son commerce «avait été affecté» par le boycottage décrété par le Groupe de soutien aux réformes démocratiques au Nigeria, dont l'ANC a pris la tête. Entamée dans la confusion, cette action a reçu le soutien des principaux syndicats, dont la Cosatu, qui chapeaute les associations de taxis-bus .

«Nous allons encore augmenter la pression», affirme Willie Nwiido, exilé nigérian, qui a failli être pendu le mois dernier avec l'opposant ogoni Ken Saro-Wiwa et huit autres militants. A ses côtés, les activistes de Earth Life, un groupe de protection de l'environnement, en contact avec Greenpeace, qui avait lancé le boycottage contre Shell en mer du Nord.

Ainsi, l'Afrique du Sud de Nelson Mandela reste en tête du mouvement de protestation entamé après la pendaison des militants ogonis à Lagos. Si le boycottage de Shell n'a été suivi qu'épisodiquement, Carl Niehaus, porte-parole de l'ANC,