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Libération

Boris Eltsine, résistant au péril rougeLe président russe veut poursuivre les réformes malgré le succès communiste.

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publié le 21 décembre 1995 à 11h05

Moscou,

de notre correspondant Confiant dans des institutions qu'il s'est taillé sur mesure, Boris Eltsine se veut rassurant. «Nous n'avons aucune raison de nous inquiéter, a déclaré hier le président russe, ni d'évaluer le résultat des élections comme une tragédie. La majorité de la nouvelle Douma est composée de gens qui mènent et vont mener une politique de démocratisation.» Analyse pour le moins sibylline quand le dépouillement des législatives, encore incomplet, montre un renforcement de la victoire communiste. Au final, la fraction de Guennadi Ziouganov devrait compter sur près de 200 députés dans une chambre basse de 450 membres.

«Après de tels résultats, n'importe quel gouvernement démissionnerait», a d'ailleurs remarqué hier le secrétaire général du PC, sans réclamer pour autant le départ du Premier ministre Viktor Tchernomyrdine, «des corrections sérieuses du cours suivi sont inévitables. Il est impossible de poursuivre une politique soutenue seulement par un citoyen sur 15». S'il a haussé rapidement le ton, le Parti communiste semble en revanche soucieux de ne pas déclencher trop vite un affrontement avec le Kremlin. Malgré son succès législatif, le Parti communiste est conscient de la faiblesse de sa position institutionnelle dans un pays où le pouvoir est entièrement concentré entre les mains du Président. Loin de la majorité des deux tiers, il ne peut s'opposer efficacement aux «oukazes» de Boris Eltsine qui ont force de loi.

Dans ces conditions, les communistes