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Libération

L'armée russe pilonne la deuxième ville tchétchèneDe nombreux civils fuient Goudermès où les combats auraient fait au moins 100 morts parmi la population.

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publié le 25 décembre 1995 à 10h59

Goudermès, la deuxième ville de Tchétchénie, devenue un des bastions

de la résistance indépendantiste, a été le théâtre de violents combats depuis vendredi. Alors que le commandement militaire russe dans cette République caucasienne sécessionniste annonçait hier la prise de l'agglomération pilonnée par l'artillerie et l'aviation, de nombreux civils se sont enfuis vers la capitale, Grozny, à 25 kilomètres. De source tchétchène, on parle d'au moins 100 morts parmi la population. Il y a un an, Grozny, jadis une cité prospère de 400 000 habitants, avait été pratiquement détruite par l'offensive des troupes de Moscou contre le régime indépendantiste du président Djokhar Doudaïev.

Goudermès, gros marché agricole local, est un enjeu important pour l'armée russe, car cette localité contrôle l'accès routier au Daghestan, république de la Fédération de Russie où des dizaines de milliers de Tchétchènes se sont installés après les mesures répressives prises par Staline contre ce peuple. Pendant toute la guerre de Tchétchénie, qui a débuté le 11 décembre 1994 et qui aurait fait plus de 30 000 victimes civiles, l'hôpital de Goudermès avait aussi accueilli de nombreux blessés de la capitale et des collines avoisinantes. Les positions militaires installées à cette époque, dans le plus grand secret, par les forces de Moscou le long de la frontière avec le Daghestan, enserrent cette poche de résistance.

En fait, l'armée russe a le plus grand mal à établir son occupation sur l'ensemble du territo