Menu
Libération
Reportage

Sarajevo décrète la fin de l'état de guerre

Article réservé aux abonnés
La population a profité pleinement de cette première fête sans couvre-feu.
publié le 25 décembre 1995 à 10h59

Vaclav Havel, le président de la République tchèque, a été la première vedette politique à célébrer, à Sarajevo, cet exceptionnel Noël «pacifique» de la Bosnie-Herzégovine depuis son indépendance en 1992. Arrivé par un temps printanier, il a suscité dans les ruelles de la vieille ville, aux cimetières, au théâtre, dans les galeries et à la présidence, rassemblements, cohues, bousculades, réjouissances, qui n'ont cessé d'agrémenter la visite, bon enfant, du dramaturge-président. Vaclav Havel a été fêté en vrai ami de la Bosnie par la présidence, par l'intelligentsia, par les badauds, tout au long d'un séjour qui, fidèle à l'art de faire de la politique de l'ancien dissident, n'a pas arrêté de déroger aux rigueurs du protocole.

Parce qu'un cadeau n'arrive jamais seul, la présidence bosniaque a profité de ce week-end gracieux pour publier un décret sur la fin de l'état de guerre. Cette décision ne signifie pas la suppression des contraintes, toujours dures, de la guerre. D'ailleurs, ce décret a été illico presto remplacé par un décret sur l'état de danger de guerre. Cette modification de la législation, imposée par les accords de Dayton, est néanmoins importante. Elle marque le début du compte à rebours d'un ensemble de décision: réintégration des quartiers serbes, libre circulation des individus, retour des réfugiés chez eux ou organisation d'élections. Elle augure surtout un allégement des lois martiales, dans les prochains jours et les prochaines semaines: recul de l'heure du