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Libération

Massacres en série au KwaZulu-NatalQuatorze personnes ont été tuées par des Zoulous à Noël, et dix mardi.

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publié le 27 décembre 1995 à 10h57

Johannesburg,

de notre correspondant Six cents hommes armés ont massacré à coup de haches, de lances et d'armes à feu 14 personnes ­ dont 6 femmes ­ lundi matin, dans le ghetto noir d'Izingolweni, à 40 kilomètres de la ville côtière de Port Shepstone, au sud de la province sud-africaine du KwaZulu-Natal. Mardi, 10 personnes ont été tuées lors d'un nouveau massacre ­ qui porte à 141 les victimes de tueries au KwaZulu-Natal cette semaine ­, à Goba près d'Escourt, dans le centre de la région zouloue, dans des conditions mal élucidées.

L'armée sud-africaine, qui a déjà renforcé en vain sa présence dans les townships depuis quelques mois, a envoyé des troupes supplémentaires dans la région pour seconder une police débordée et discréditée. Selon des sources policières, les auteurs du massacre de Noël sont clairement identifiés. Ce sont des militants du parti Inkhata (IFP) de Mangosuthu Buthelezi. Le quartier de Shobashobane, à Izingolweni, est d'ailleurs connu pour être un bastion de l'ANC. Malgré le démenti d'un porte-parole de l'IFP, le brigadier de police chargé de l'enquête a déclaré avoir «des informations très précises sur les responsables» et a évoqué une opération organisée «à haut niveau». En revanche, la police se refusait d'attribuer hier soir le massacre de Goba à l'une ou l'autre faction.

La chronologie des violences survenues ces deux dernières semaines au KwaZulu-Natal est révélatrice du cycle infernal dans lequel la région continue à s'enfoncer. Ainsi, vendredi 15, à