Moscou,
de notre correspondant S'agissant de la Tchétchénie, l'amère remarque du Premier ministre russe sonne comme un avis d'expert. «Nous avons voulu faire pour le mieux, s'excuse Viktor Tchernomyrdine, et tout s'est terminé comme d'habitude.» Élégante litote tant il faut bien reconnaître qu'un an après l'interventionbrouil- lonne des troupes fédérales pour mettre au pas la petite république sécessionniste du Caucase, la situation politico-militaire a encore empiré ces derniers jours. Il n'aura pas fallu moins de dix jours, et plusieurs centaines de morts parmi la population de Goudermès pour que les soldats de Moscou reprennent, en début de semaine, le contrôle de la deuxième ville du pays investie par les indépendantistes le 17 décembre. La décision du Kremlin d'imposer sans négociations la tenue d'élections jusque dans les territoires rebelles aura remis le feu aux poudres. Deux enfants ont été tués, hier, par les canons russes dans la localité d'Ourous Martane. Et l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) a décidé d'évacuer provisoirement ses observateurs menacés par la recrudescence des combats au coeur même de la capitale, Grozny.
Tous les ingrédients sont désormais réunis pour un nouvel embrasement de la région. En l'absence de stratégie clairement définie, le gouvernement russe semble en accepter le risque, sans enthousiasme ni pour autant chercher à développer une quelconque autre option. Depuis le déclenchement du conflit tchétchène, le K