Moscou,
correspondance Le Kremlin a retrouvé hier son maître. Après deux mois de repos forcé à la suite d'un grave malaise cardiaque, Boris Eltsine a repris le travail. Son retour sonne comme une contre-attaque de l'exécutif à la «prise» politique du Parlement par les communistes et leurs alliés, assurés de près de la moitié des sièges après leur victoire aux élections législatives. Dans l'effervescence des élections, Boris Eltsine avait été quelque peu oublié dans sa maison de repos des environs de Moscou. Aujourd'hui, tous les regards sont à nouveau braqués sur lui, dans l'attente qu'il dévoile sa stratégie pour les présidentielles.
En promettant hier aux badauds venus visiter les églises du Kremlin qu'il ne donnera «à personne la possibilité de faire marche arrière», Boris Eltsine se pose en rempart contre le retour des nostalgiques du système soviétique. Un rôle qui peut lui assurer des voix s'il décide de se présenter aux élections présidentielles de juin 1996. L'annonce de sa candidature éventuelle n'aura lieu qu'au début du mois de février, mais le retour d'un Président ragaillardi lève au moins le principal obstacle à sa candidature. «La convalescence du Président a de toute évidence été aussi longue afin de lui permettre de rassembler toutes ses forces en prévision de l'échéance de juin», affirme Sergueï Markov, analyste au centre Carnegie à Moscou.
Boris Eltsine pourrait envisager de se présenter comme le champion des réformateurs dans un paysage politique bipolari