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Libération

Birmanie: Le «seigneur de l'opium» pose les armesPendant plus de 20 ans, Khun Sa a régné sur le Triangle d'or.

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publié le 5 janvier 1996 à 0h19

Bangkok,

de notre correspondant Fidèle à lui-même, Khun Sa que les Américains considèrent comme le «Pablo Escobar du Sud-Est asiatique», le «prince des ténèbres» du Triangle d'or, cette région d'où sortent chaque année 2 500 tonnes d'opium, vient de faire un nouveau coup d'éclat. Il s'est rallié au gouvernement birman, dont les troupes combattaient son armée privée, la Mong Tai Army (MTA), depuis plus de vingt ans. Le marché aurait été le suivant: en échange d'une amnistie, Khun Sa dépose les armes et déclare sa «capitale», Ho Mong, ville ouverte.

Ho Mong, petite bourgade de 10 000 habitants située à trente kilomètres de la frontière thaïlandaise, est «occupée» depuis lundi par 2 000 soldats birmans, confirment les rares habitants qui ont réussi à fuir en Thaïlande. Les quelque 6 000 combattants de la MTA qui sont toujours sous les ordres de Khun Sa devraient être intégrés à l'armée birmane ou transformés en milice locale, affirme la presse thaïlandaise, citant une source proche du «seigneur de l'opium». Selon des rumeurs persistantes, Khun Sa se trouverait toujours à Ho Mong, en train de négocier son «départ à la retraite» avec des officiels birmans.

En 1990, un tribunal de New York avait émis contre Khun Sa un mandat d'arrêt international pour trafic de drogue. Depuis, sa tête a été mise à prix 2 millions de dollars par la Drug Enforcement Administration (DEA), l'organisme américain de lutte contre la drogue. Toujours selon la presse thaïlandaise, le ralliement de Khun Sa s'e