Moscou,

correspondance Le président Boris Eltsine a accepté hier la démission de son plus ancien ministre, Andreï Kozyrev, chef de la diplomatie russe depuis 1990. Bête noire des conservateurs, qui l'accusent d'avoir mené une politique trop pro-occidentale, il quitte son poste trois semaines après la victoire de ses adversaires communistes aux législatives.

L'annonce de la démission possible d'Andreï Kozyrev était très attendue depuis son élection à la Douma, la Chambre basse du gouvernement, le 17 décembre dernier. Le cumul d'un poste de ministre et d'un siège de député étant interdit par la loi russe, le chef de la diplomatie devait se décider ce week-end. Andreï Kozyrev a penché pour la fonction de législateur et représentera au sein de la nouvelle législature la ville portuaire de Mourmansk.

Ministre en sursis depuis plusieurs mois, il a été épinglé par Guennadi Ziouganov, le chef du Parti communiste, au lendemain des élections, dans des termes particulièrement crus: «J'ai toujours dit qu'on ne pouvait pas l'avoir au gouvernement, car tout le pays a envie de vomir quand il voit son visage.» Présenté comme le prix imposé par les communistes à leur victoire, le départ d'Andreï Kozyrev paraissait inévitable.

Avant même l'annonce de sa démission, le quotidien démocrate Niezavissimaya Gazeta titrait hier matin: «Le temps de la diplomatie de Kozyrev est révolu». Mais en choisissant volontairement son siège de député, le chef de la diplomatie tire Boris Eltsine de l'embarras en lui