Athènes, correspondance
«La Grèce au bord de la crise des nerfs», titrait hier un grand journal de l'opposition, ironisant sur la crise politique majeure provoquée par l'hospitalisation du Premier ministre, Andréas Papandréou, qui se trouve depuis bientôt cinquante jours entre la vie et la mort. Le leader charismatique de la gauche grecque bien que mourant refuse de démissionner de ses fonctions, et la Constitution ne prévoit rien en cas de maladie ou d'empêchement du chef du gouvernement. Les fidèles qui affluaient sur les marches de l'hôpital Onassis pour pleurer «leur père souffrant» se sont retirés. Une écrasante majorité de l'opinion, comme en témoignent tous les sondages, réclame le départ du Premier ministre malade. Après avoir longtemps attendu un miraculeux rétablissement du leader, l'appareil du Parti socialiste (Pasok) au pouvoir, dominé par les fidèles d'Andréas Papandréou, a fini, en début de semaine, par convoquer une réunion les 20 et 21 janvier prochain pour discuter de la succession. Mais le tabou du remplacement d'Andréas n'est pas encore vraiment levé, et cette initiative paraît pour le moins ambiguë. Le problème de la succession à la tête du parti sera posé «sur le principe» sans aucun engagement sur le temps que cela prendra. Ensuite, le groupe parlementaire socialiste devra, selon la Constitution, désigner le chef du gouvernement. Le fils du Premier ministre, Georges Papandréou, lui-même ministre de l'Education, s'est engagé à parler à son père accom