Istanbul, de notre correspondant
Les prises d'otages continuent de s'étendre dans les prisons turques qui connaissent un mouvement de révolte sans précédent après la mort jeudi à Istanbul, dans l'établissement de haute sécurité d'Umraniye, de trois détenus tués à coups de matraque par les forces de l'ordre.
Les mutineries ont gagné huit établissements (deux à Istanbul, les autres à Buca, Ankara, Bursa, Nevsehir, Gebze et Cankiri) où environ 2.000 prisonniers politiques de groupes terroristes d'extrême gauche revendiquent «l'amélioration des conditions pénitentiaires».
Dimanche après-midi, 42 gardiens et 4 directeurs de prison étaient encore aux mains des révoltés. Les négociations pour mettre fin à la mutinerie, qui durent depuis vendredi entre les avocats des détenus et les responsables pénitentiaires, n'avaient pas encore donné de résultats.
Ce mouvement est animé essentiellement par l'organisation d'extrême gauche DHKP-C (Front révolutionnaire de libération populaire), nouveau nom de la DEV-SOL, la gauche révolutionnaire, qui prône la lutte armée «anticapitaliste». Des proches des détenus continuent de manifester violemment depuis jeudi soir à Istanbul devant la porte des prisons et devant le palais de justice comme dans certains quartiers populaires.
Samedi soir, deux autobus de la municipalité ont été brûlés par des manifestants qui ont lancé une dizaine de cocktails Molotov.
Le comportement de la gendarmerie, responsable de la sécurité intérieure des prisons, est vivement cr