L'une des catastrophes les plus meurtrières dans l'histoire de
l'aviation civile s'est produite hier à Kinshasa. Dans la capitale zaïroise, un avion-cargo de type Antonov 32, apparemment surchargé, n'a pas réussi à prendre de l'altitude en tentant de décoller de l'aéroport de Ndolo, proche du centre-ville, et s'est écrasé sur le marché populaire de Simbazikita. Selon des témoins, l'appareil, retombant et rebondissant en bout de piste, aurait poursuivi sa folle course au-delà des limites de l'aérodrome en traçant, entouré de flammes et d'une épaisse fumée noire, une immense sente au milieu des étals en bois du marché, très fréquenté. En fin d'après-midi, le Comité internationale de la Croix-Rouge (CICR) avait déjà recensé 229 morts et redoutait que le bilan ne s'alourdisse «d'heure en heure».
Dans l'immédiat, ni la cargaison ni la destination de l'avion n'étaient connues. Selon une source autorisée citée par l'AFP, l'appareil volait sous une licence de la compagnie privée Scibe-Zaïre, propriété d'un riche homme d'affaires local. Apparemment piloté par un équipage de quatre Russes, dont au moins deux seraient sortis indemnes du crash, l'Antonov était l'un des nombreux appareils, souvent vétustes, qui, en l'absence de contrôle technique et de réglementation, constituent au Zaïre le seul moyen de transport efficace depuis que le réseau routier, faute d'entretien, est devenu impraticable dans ce pays cinq fois grand comme la France. Outre des liaisons intérieures, ces compagnies a