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Libération

Face-à-face tendu à la frontière tchétchèneL'armée russe bloque le commando avec 150 otages à Pervomaïskaïa.

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publié le 11 janvier 1996 à 0h05

Moscou, correspondance Au lendemain de la prise d'otages menée par un groupe de combattants tchétchènes au Daghestan, le dénouement de la crise restait hier plus qu'aléatoire. Le commando a certes libéré, au matin, la plupart des 2.000 personnes qu'il retenait dans l'hôpital de Kizliar. Mais la situation était toujours très tendue, dans la soirée, à Pervomaïskaïa, un petit village de la frontière daghestano-tchétchène, où les rebelles se sont retranchés avec encore quelque 150 prisonniers emmenés dans leur fuite en autocars comme «boucliers humains». Semblant se laver les mains des conséquences du drame, Boris Eltsine a quitté Moscou hier soir pour Paris, où il doit assister aux obsèques de François Mitterrand.

Sur les rares images disponibles, la télévision russe montre les 11 autobus enlisés dans un mélange de boue et de neige, surveillés de près par les troupes fédérales. Deux hélicoptères et des blindés font barrage au convoi. Selon Boris Eltsine, les terroristes avaient promis de libérer leurs derniers otages en regagnant la frontière. Un engagement qu'ils n'ont pas tenu, et la menace du président russe est claire: «Si les otages ne sont pas libérés, le cours des événements changera.»

A la mi-journée, des hélicoptères auraient ouvert le feu «en direction de la colonne», selon des témoins interrogés par la chaîne privée NTV. Salman Radouïev, le chef du commando, a alors promis d'abattre des otages s'il n'obtenait pas le libre passage en Tchétchénie. Une menace qu'il n'a f