Le pont aérien du HCR (Haut commissariat aux réfugiés de l'ONU) à destination de Sarajevo, le plus long de l'histoire, s'est arrêté mardi. Au total, 160 677 tonnes d'aides, dont 15 850 tonnes de médicaments, ont été acheminées dans la capitale bosniaque. Vingt pays y ont participé, notamment les Etats-Unis (4 597 vols), la France (2 133) et la Grande-Bretagne (1 902).
Tirant le bilan de cette opération, Sadako Ogata, la Haut Commissaire, a déclaré que «les vols humanitaires avaient sauvé des dizaines de milliers de vies et permis aux habitants de la ville de survivre pendant trois hivers de guerre. Ils ont aussi été une preuve pour les centaines de milliers de Sarajéviens qu'on ne les oubliait pas».
Ce lien ombilical qui reliait les 400 000 habitants de Sarajevo au reste du monde est pourtant toujours resté ambigu. L'idée du pont aérien est née du refus de la communauté internationale, en particulier de l'Europe, de sanctionner l'agression des forces serbes en 1992 en Bosnie. Sous le sceau de l'anonymat, un responsable du HCR confie: «Le pont aérien comme le reste de l'assistance humanitaire n'ont été que des alibis devant le manque de volonté politique pour arrêter le bain de sang.» Le gouvernement bosniaque réclamait la levée de l'embargo sur les armes plutôt que de laisser une population sans défense, vivant sous la menace des franc-tireurs et recevant des colis pour lui permettre de survivre.
Profitant du manque de détermination de la communauté internationale, les belligé