Johannesburg, de notre correspondant
Pour qui roulent les services secrets sud-africains? Un nouveau raté à mettre au compte de l'Agence nationale du renseignement (NIA) jette à nouveau le doute sur la loyauté des espions à l'égard du jeune gouvernement de Nelson Mandela. Des officiers de haut rang de la police ont découvert, en effet, que leurs lignes téléphoniques étaient mises sur écoute. Outre la secrétaire de la direction nationale, toute la hiérarchie de la police, y compris son chef, le commissaire Georges Fivaz, ont détecté lors d'un contrôle de routine des puces électroniques placées à l'intérieur de leur combiné téléphonique. Georges Fivaz a directement impliqué ses collègues des services de renseignement. Il a même cité le nom de l'agent chargé de cette besogne: Dirk Coetzee, un agent secret employé par le régime de Pretoria au temps de l'apartheid, qui fait actuellement l'objet d'une enquête pour avoir commandé une unité chargée d'éliminer les opposants à l'apartheid. Coetzee serait toujours employé par la NIA et aurait été chargé par l'agence de cette mission. L'affaire est jugée suffisamment grave pour que le vice-président Thabo Mbeki convoque une réunion d'urgence de tous les organes de sécurité du pays et évoque la probabilité d'une commission d'enquête.
Totalement réorganisée après la chute de l'apartheid, la NIA va de scandales en scandales, dix mois seulement après sa mise sur pied par le président Nelson Mandela. Conséquence de la chute de l'apartheid, le