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Libération

Un baron du cartel de Cali s'évade. La police colombienne a déclenché une vaste chasse à l'homme.

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publié le 13 janvier 1996 à 23h58

La prison de haute sécurité de «La Picota», à Bogota, a organisé

jeudi après-midi une opération «portes ouvertes», mais à l'envers. Après six mois et cinq jours derrière les barreaux, le numéro trois du cartel de Cali, Jose Santacruz Londono, a en effet pris le large en franchissant le portail de l'établissement abrité derrière les vitres fumées d'une camionnette prétendument de l'administration judiciaire.

La «belle» s'est produite peu après 14 heures. Depuis le matin, le baron avait reçu la visite de ses avocats et d'enquêteurs. Puis plusieurs personnes se faisant passer pour des collaborateurs du procureur général de la République, Alfonso Valdivieso, sont arrivées à La Picota à bord d'une camionnette et ont emmené Santacruz. «Voilà où commence le phénomène de corruption, a déclaré, accablé, Valdivieso, et la démonstration de la capacité des personnes liées au trafic de drogue de créer le chaos.»

Santacruz, dit le «lieutenant» en raison de ses attaches avec les deux chefs du cartel de Cali, les frères Miguel et Gilberto Rodriguez ­ emprisonnés dans le même bâtiment ­, avait été arrêté dans des circonstances cocasses le 4 juillet dernier. Il avait eu la mauvaise idée de dîner dans un restaurant à la mode de Bogota, à la table voisine d'un des chefs de la police, qui l'a identifié.

Les autorités ont déclenché pour le retrouver une chasse à l'homme sans précédent depuis celle qui avait permis d'abattre Pablo Escobar en décembre 1992. Les commandos spéciaux du «bloc de recherche»