Bangkok, de notre correspondant
Six mois après la libération de Aung San Suu Kyi, la dirigeante de l'opposition birmane et prix Nobel de la paix 1991, la situation politique reste toujours aussi bloquée en Birmanie. «J'ai été relâchée, c'est tout, déclarait récemment l'opposante; je peux maintenant parler aux médias étrangers, exprimer publiquement nos opinions politiques. Mais les arrêtés restreignant les activités politiques sont toujours en vigueur. Et à aucun moment les autorités n'ont manifesté la moindre volonté de dialoguer avec les forces démocratiques.» Aung San Suu Kyi avait été libérée le 10 juillet 1995 par le Slorc (Conseil d'Etat pour la restauration de l'ordre et de la loi), la junte au pouvoir, après six années d'assignation à résidence à Rangoon.
Un durcissement du régime est même perceptible ces derniers temps. Sein Hla Aung, responsable de la Ligue nationale pour la démocratie (LND, le parti politique que dirige Aung San Suu Kyi) à Mandalay, la deuxième ville du pays, a été arrêté le 16 décembre pour avoir distribué sans autorisation des cassettes vidéo et des livres contenant des discours du prix Nobel de la paix. Les autorités ont adopté, fin décembre, de nouvelles mesures visant à limiter la liberté de mouvement des militants de la LND. Ces derniers doivent désormais obtenir le feu vert des autorités locales pour pouvoir participer à un meeting ou simplement se déplacer à travers le pays, faute de quoi ils seront arrêtés. Un décret adopté en 1991 interdit