Madrid, de notre correspondant
L'entrepreneur basque José Maria Aldaya a passé hier son 253e jour entre les griffes de l'ETA. C'est l'enlèvement le plus long jamais réalisé par l'organisation séparatiste basque, qui multiplie dernièrement les attentats pour forcer le gouvernement à une hypothétique négociation. Dimanche, l'ETA confirmait dans un communiqué une proposition officielle de dialogue déjà ancienne, mais Madrid réclame toujours une trêve préalable, et notamment la libération d' Aldaya. Ancien camionneur, ce propriétaire d'une petite entreprise de transports, Alditrans, qui compte 19 employés, a été enlevé par l'ETA le 8 mai 1995 sur le trajet entre son travail et son domicile, près de San Sebastian.
Le chef d'entreprise basque a sans doute beaucoup moins de moyens financiers qu'Emiliano Revilla, dont la famille avait pu payer 1,2 milliard de pesetas (50 millions de francs), après 249 jours d'enlèvement, en 1988 le plus long parmi les précédents. Dans ce nouveau cas, une rançon de quelques dizaines de millions de pesetas a sans doute déjà été versée. Mais l'ETA se refuse à libérer son otage, malgré l'important mouvement de solidarité envers Aldaya qui n'a pas faibli ces huit derniers mois, au Pays basque. Chaque lundi, les travailleurs d'Alditrans se réunissent devant l'entreprise sous la pancarte, en basque, «Guztiok gara Josemari» (Nous sommes tous José Maria). Et, régulièrement, des manifestations réunissent des dizaines de milliers de personnes dans les princip