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Libération

Démission de Tchoubaïs à Moscou

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publié le 17 janvier 1996 à 23h49

Moscou, correspondance

Le père de la privatisation en Russie, le premier vice-premier ministre Anatoli Tchoubaïs, a donné hier sa démission. Chargé du dossier de la privatisation depuis fin 1991, cet économiste de 40 ans était le dernier partisan de réformes radicales au sein du gouvernement russe. Il avait lancé à la fin 1992 les «vouchers», ces chèques de privatisation donnant la possibilité aux Russes de devenir actionnaires des entreprises dénationalisées. Un programme sans précédent qui avait pour lui une signification plus qu'économique, puisqu'il devait «établir les bases pour que les réformes deviennent irréversibles». Mais les résultats mitigés de la privatisation le mettent sous le feu des critiques depuis plusieurs mois. Partisan du parti démocrate Choix de la Russie, Anatoli Tchoubaïs a été l'un des rares membres du gouvernement à ne pas rallier le mouvement centriste du Premier ministre Victor Tchernomyrdine avec qui ses relations étaient tendues.

La démission d'Anatoli Tchoubaïs intervient presque un mois jour pour jour après la victoire des communistes aux élections législatives. Une date qui ne tient pas du hasard, puisque le chef du Parti communiste russe avait demandé sa tête dans des termes plutôt crus, estimant que «regarder Tchoubaïs donnait la nausée aux Russes». Les nostalgiques de l'économie planifiée l'accusent d'avoir trompé les Russes en leur faisant croire que la privatisation en ferait de riches capitalistes et le tiennent pour partiellement resp