Sovietskoïe, envoyé spécial
Le son du canon, pour la deuxième journée consécutive, aura réveillé bien avant l'aube les habitants du kolkhoze de Sovietskoïe. L'artillerie russe, profondément enterrée dans ces champs qui bordent le village de Pervomaïskaïa, n'a pas renâclé à la besogne, pilonnant hier jusqu'à la nuit les restes de maisons fumantes. Pourtant, les combattants indépendantistes tchétchènes résistent encore à la formidable pression des troupes fédérales. A la mi-journée, en dépit d'une flottille d'hélicoptères arrosant sans relâche la moindre esquisse de position défensive, les rebelles tiennent toujours les deux tiers du hameau. Quelque peu gêné aux entournures, le porte-parole du Service fédéral de sécurité (FSB, l'ex-KGB), reconnaît que «l'opération avance lentement». «Nous sommes maintenant entrés dans une phase délicate, explique le général Alexandre Mikhaïlov, nous avons pénétré dans Pervomaïskaïa cette nuit par l'est, nous progressons vers le centre. Le processus de nettoyage a donc commencé.» Mais à savoir quand il finira? L'état-major en charge de la bataille semble avoir révisé son optimisme initial à la baisse.
«Les combats sont très durs, confie un officier, les rebelles changent sans arrêt de position. Leurs tireurs d'élite sont mortellement précis. Nous devons conquérir rue après rue, vérifier chaque ferme pour y désamorcer les mines. Les Tchétchènes ont parfaitement préparé leurs défenses, creusant des trous d'hommes partout et des tranchées pour ci